Pourquoi les syndicats SUD Recherche et SUD éducation ne se rendront pas au CNESER du 9 juillet 2024

, par  Stéphan Bernard , popularité : 9%

Le Chef du service de la coordination des stratégies de l’enseignement supérieur et de la recherche DGESIP/DGRI nous écrivait, le 17 juin 2024 : « La dernière réunion de l’année du CNESER était prévue le 9 juillet. Cependant, la tenue d’élections législatives anticipées avec un second tour le 7 juillet, ne permet pas de garantir que le CNESER puisse valablement délibérer le 9 ». En conséquence, le Ministère avait décidé d’avancer ce CNESER au 2 juillet, comme si débattre avec une Ministre sur le départ qui n’aura aucun compte à rendre, permet à une instance consultative de se dérouler sereinement. Et sans aucun respect pour le travail des organisations syndicales particulièrement sollicitées en cette période troublée politiquement.
C’est pourquoi les organisations syndicales ont boycotté la séance du 2 juillet.

Toutefois, la convocation reçue entre-temps, précise qu’en l’absence de quorum le 2 juillet, le CNESER se tiendrait le 9 juillet. Cette convocation invalide elle-même le fait d’avoir devancé le CNESER au 2 juillet.

Aujourd’hui, le Ministère semble considérer qu’il n’y a aucun problème pour que le CNESER puisse valablement délibérer le 9 juillet.

On peut s’attendre à ce que le gouvernement qui fera suite aux élections ne soit pas encore constitué le 9 juillet, et que la passation n’ait pas eu lieu avec le ou la successeur-e de Mme Retailleau. Autrement dit, il semble absolument nécessaire que le CNESER ait rendu des avis avant le départ de Mme la Ministre. Venant d’une Ministre qui ne s’est jamais encombrée de tenir compte des avis du CNESER durant les 2 années qu’elle a passées au Ministère, cet attachement à ce que le CNESER rende des avis avant son départ est extrêmement étrange.

Quels sont, parmi les points de l’ordre du jour de ce CNESER, les éléments que Madame la Ministre tient absolument à mettre en œuvre avant son départ ?

S’agit-il de généraliser le vote électronique aux instances ministérielles, en se basant sur un rapport construit comme un micro-trottoir, qui ne donne la parole qu’aux satisfait-es en ignorant scrupuleusement les problèmes que nos organisations syndicales ont fait remonter lors des dernières élections au CSAMESR ? Est-il à ce point urgent de généraliser ce système de vote alors qu’aucune des solutions expérimentées jusqu’ici n’était satisfaisante ?

Ou s’agit-il de la refonte des statuts de l’institut polytechnique de Paris et de l’école Polytechnique, en rabotant au passage le nombre de représentant-es élu-es au CA ?

À moins que ce ne soient les multiples arrêtés de création d’écoles « internes » à des universités rendues exangues par le non financement chronique qu’elles connaissent depuis que M. Macron est au pouvoir, au point qu’elles n’arrivent même plus à accueillir convenablement des étudiant-es ? Ces universités devraient donc, par contre, accueillir des écoles sous contrôle industriel ?

Aujourd’hui 8 juillet 2024, les membres du CNESER ont reçu un e-mail confirmant la tenue du CNESER du 9 juillet sans condition de quorum. Parce que ce gouvernement n’a plus de légitimité pour gouverner, nous ne cautionnerons pas ses manœuvres anti-démocratiques en nous rendant à cette séance.

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