En France, le 4 mars dernier, l’Assemblée Nationale et le Sénat se sont réunis en congrès pour inscrire dans la constitution la liberté des femmes à recourir à l’IVG. Cette inscription est historique mais pour qu’elle ait tout son sens, il faudrait que les pouvoirs publics donnent des moyens pour la santé reproductive, pour la contraception et l’avortement. Des moyens pour avorter c’est notamment l’arrêt des fermetures des centres d’IVG partout sur le territoire et aussi plus de financement pour les plannings familiaux. Si nous nous réjouissons de cette avancée historique dans la protection des droits, il nous faut plus que jamais être vigilantes et vigilants face à la montée des idées réactionnaires qui ont poussées les politiques à décider de sécuriser ce droit dont on pressent qu’il pourrait être remis en cause en France, comme cela est le cas dans d’autres pays.

Le 8 mars, la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, a encore été l’occasion de souligner la persistance des inégalités salariales et au travail : le temps partiel et les congés parentaux restent essentiellement pris par les femmes pour pouvoir assurer le travail domestique et familial invisibilisé. Nous, les femmes, nous sommes 52 % de la population. A l’Ined, cette proportion monte à 70%. Il est essentiel dans notre institut de mieux appréhender les inégalités femmes-hommes au travail, les conditions de travail des femmes et leurs impacts. Il nous faut déployer des actions qui seront bénéfiques pour tous et toutes. Trop souvent c’est les femmes qui doivent s’adapter au travail qui a été pensé du point de vue des hommes, il est temps que nos conditions de travail soient enfin pensées pour intégrer la réalité des femmes. Comme l’indique le rapport de la commission du Sénat « Santé des femmes au travail : des maux invisibles » , pour une meilleure prise en compte de la santé des femmes au travail, chaussons systématiquement les lunettes du genre.

Texte lu en liminaire par Sud-Ined à la FS-SSCT de l’Ined le 15 mars 2024