CNRS : Première analyse du bilan social 2006

, par  Marie-Claude Quidoz , popularité : 17%

De plus en plus de précaires au CNRS, une sous représentation des femmes dans la catégorie A, une population vieillissante, des recrutements en baisse, juste corrigés par une pénible remontée du nombre de promotions, voici les quelques conclusions que l’on peut tirer de la présentation du bilan social 2006, faite lors de la réunion DG/OS - 18/12/20007

Les documents diffusés lors de la réunion sont accessibles dans l’espace adhérent

Bien que ce ne fut une surprise pour personne, le bilan social 2006 confirme que le CNRS fait appel à de trop nombreux CDD pour mener à bien ses missions. Il ressort du document, qu’une personne sur 3 est non permanente (si on compte en Personnel Présent Physiquement) : 13 979 non permanents pour 26 078 permanents. Ce rapport parait plus favorable, si on se base sur les Équivalents Temps Plein Travaillé (6 003/ 25 485) ; dans ce cas, presque 1 emploi sur 5 est occupé par un non permanent, mais cela pourrait surtout se traduire par le fait que la précarité, suppose aussi un turnover plus important, et se cumule avec du temps partiel imposé !

A noter que les non permanents se décomposent en ETPT de la façon suivante : 18% de CDD « Formation a et par la recherche », 17% de CDD « Pratique de la recherche » (dont 57% pour les CDD « Post-doctorants » et 43% pour les CDD « Chercheurs ») et 65% pour les CDD « Accompagnement de la recherche »). A noter que les CDD ne sont pas tous employés à temps plein pendant un an (en moyenne 1 an et + pour les CDD doctorants, post-doctorants, chercheurs et CDD ANR à 3 mois pour les auxiliaires et 1 mois pour les vacataires). Vu le peu de détail que nous possédons à ce jour, il n’est pas possible de définir plus précisément quelles sont les catégories les plus précaires des précaires, c’est à dire ceux qui sont embauchés sur une période très courte.
Si le nombre de permanents en ETPT a augmenté de 2,1% dans la période 2004 à 2006, elle a augmenté de 24,8% pour les non-permanents !

Le bilan social 2006 montre que la population permanente est vieillissante : 42% des chercheurs et 37,5% des ITA ont plus de 50 ans. Cette tendance ne peut que s’aggraver vu la baisse régulière des recrutements (de 600 chercheurs / an en 2001 à 396 en 2006 ; pas de chiffre précis pour les ITA mais une baisse importante depuis 2002). A noter que cette baisse de recrutement n’est pas synonyme d’une baisse d’activité pour le CNRS mais d’une volonté politique de privilégier les embauches de précaires (sinon à quoi servent les CDD !). D’autant que ces chiffres, mis en face de ceux de la prospective emploi 2008-2012, font ressortir un décalage notable entre les recrutements et les départs à la retraite (déficit de 200 postes en ITA, 150 pour les chercheurs, en moyenne). L’emploi scientifique est sérieusement menacé, sans parler de l’abandon progressif du recrutement en catégorie B et C.

Une seule « bonne » tendance dans ce document, le nombre de promotions en augmentation depuis 2003 pour les chercheurs et depuis 2004 pour les ITA. Mais le rattrappage est encore loin d’atteindre le nombre de promotions de 2001.

Remarque : le bilan contient aussi des éléments sur la politique sociale, la formation permanente et la médecine de prévention.

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