Compte-rendu du CTMESR du 21 juin 2021

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Deux textes à l’ordre du jour de ce CT ministériel :

  • Le projet de décret de re-pryramidage des corps d’enseignant-es chercheur-es soumis pour avis
  • Le projet de décret de création du contrat post-doctoral public soumis pour information

L’intervention Sud éducation - Sud Recherche EPST au sujet du décret "repyramidage" :

Le projet de « décret relatif au repyramidage des enseignants-chercheurs » qui est présenté ce jour fait suite à des tractations entre la ministre et certaines organisations syndicales qui ont eu lieu en marge du fameux CNESER du 19 juin 2021 pour tenter de faire passer la pilule des chaires de professeurs junior ; la ministre a promis alors des possibilités de promotion supplémentaires des corps de maitres et maitresses de conférence vers les corps de professeurs et de professeures des universités. Notre ferme opposition à ces chaires de professeur junior suffirait à elle-seule à justifier le refus de Sud recherche EPST et de Sud éducation de céder à ce chantage et donc à refuser ce projet de décret.
La proposition de la ministre a ensuite été reprise dans le protocole RH lié à la LPR qui précisait alors que cela se ferait par une voie de promotion spécifique. Le protocole indiquait : « Actuellement, les corps d’enseignants-chercheurs et assimilés comptent 15200 professeurs d’université et 33800 maîtres de conférences. L’objectif porté par le présent accord est de porter le nombre des professeurs d’université à un socle minimal de 18000 personnes et de rapprocher ainsi le ratio PR/MCF de celui observé pour les DR/CR soit un objectif de 40% de PR / 60% MC. » Dès le départ, nous avions souligné qu’un rapide calcul montrait qu’un tel objectif signifiait de porter les effectifs d’enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses à 45000 soit une perte sèche de 4000 postes. Comment considérer alors cela comme une avancée ? Surtout dans un contexte où les effectifs d’étudiants et d’étudiantes ne font qu’augmenter ! Cela avait d’ailleurs était l’un des éléments qui avaient alors amené Sud éducation et Sud Recherche EPST à refuser de signer ce protocole.
Venons-en maintenant à la voie spécifique de promotion interne des maitres et maitresses de conférence proposée par le présent projet de décret : il s’agirait de subordonner la promotion à la décision d’un président ou directeur d’établissement. Pour Sud éducation et Sud Recherche EPST ce n’est pas acceptable, une solution bien plus simple et plus juste serait la fusion des corps de MCU et de PU. Nous voterons donc contre ce projet de décret.

Notre intervention à propos du contrat post-doctoral :

Ce projet de décret n’a qu’un seul objectif : contourner le droit commun qui semble-t-il pour le ministère, ne pourrait pas s’appliquer à la recherche. En effet quelle était la nécessité de créer un nouveau support juridique pour le contrat post-doctoral si ce n’est pour faire en sorte que ces années de contrat ne puissent pas entrer dans le décompte des 6 ans nécessaires à une CDIsation. Même si nous ne sommes pas favorables à la multiplication des CDI au sein de nos établissements et que nous militons pour l’ouverture de postes de titulaires, le choix qui a été fait par le ministère n’en est pas moins scandaleux.
Nous sommes satisfaits que suite à notre intervention en réunion préparatoire il soit fait mention dans le texte d’une rémunération minimum pour ces contrats, mais ça ne change rien à leur danger. Ils vont graver dans le marbre le fait que le doctorat n’est plus un diplôme suffisant pour être chercheur, chercheuse, enseignant-chercheur ou enseignante-chercheuse. Le constat alarmant d’un recrutement de plus en plus tardif dans les corps de CR ou de MCF n’appelait pas à rajouter un contrat post-doctoral supplémentaire qui va pouvoir courir jusqu’à 7 ans après la thèse, mais à de vraies actions pour des recrutements au plus près de la thèse, à commencer par une augmentation des possibilités de recrutement. Offrir des formations pour accompagner vers l’emploi pérenne ne sera qu’un cautère sur une jambe de bois, s’il n’y a pas d’emploi pérenne ! A minima les établissements devraient avoir à rendre des comptes sur l’avenir de ces contractuels et contractuelles, s’il s’agissait vraiment d’un contrat de transition professionnelle vers des postes pérennes en recherche publique ou privée.

Pour en savoir plus sur le contrat post-doctoral voir notre tract :
Pire que la LPR, son application - Épisode 1 : toujours plus de précarité dans l’emploi

Ci-joint un compte-rendu détaillé des échanges et les documents (projets de textes, amendements) (en accès privé)

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