Note de lecture du livre « 9 milliards d’être humains à nourrir, un défi pour demain »... un défi mal posé !
Une contribution de la branche INRA du syndicat sur un sujet qui nous concerne toutes et tous. A lire et à diffuser sans modération !
Pour accéder directement à la contribution, agrémentée des dessins de Nono et Cled’12, ouvrir la pièce jointe au bas de l’article introductif
« 9 milliards d’êtres humains à nourrir, un défi pour demain », livre co-signé par Marion Guillou et Gérard Matheron, a été publié en septembre 2011.
« En 2050, un défi : nourrir 9 milliards d’hommes - Voilà pourquoi vos compétences nous intéressent » a été l’accroche de l’affichette de la campagne de recrutements Ingénieurs et Techniciens INRA 2012, ce mois de mars.
En dépit de l’évidente convergence des deux intitulés, Madame Guillou a tenu à nous préciser, tant au Conseil d’Administration qu’en Comité Technique, que son livre était rédigé à titre privé.
Au-delà du fait que les nouvelles recrues de l’INRA, et par extension tous ses agents actuels, se voient ainsi assignés comme mission première de nourrir toute l’humanité, ce qui nous a surtout interrogé, ce sont les réponses données à ce défi ambitieux.
Note de lecture SUD-RE, pour une alternative au primat de l’agro-industrie !
Nous pensons que le livre de deux PDG d’établissements de recherche publique (un EPST, l’INRA et un EPIC, le CIRAD) apporte des réponses inadaptées à la question essentielle du défi alimentaire posé par la nécessité de nourrir les neuf milliards d’habitants de notre planète à l’échéance de 2050.
En effet, alors que notre système agricole ultraproductiviste, incapable de nous nourrir de manière équilibrée et saine, ravage notre environnement et pousse à la ruine et à l’exode vers les villes des millions d’agriculteurs, alors que 900 millions de personnes sont sous-alimentés dans des régions pillées par les multinationales, les solutions proposées par M. Guillou et G. Matheron, pour répondre à ce défi, s’inscrivent majoritairement dans la poursuite du modèle actuel.
Leur argumentaire repose, sur des solutions principalement basées sur la hausse continue des rendements, sur un modèle global dans lequel les initiatives locales n’ont que peu d’intérêt et sur la croyance renouvelée au miracle des biotechnologies.
Dans le même temps, toutes les solutions alternatives s’inscrivant en rupture avec le système actuel font l’objet de vives critiques, l’agriculture biologique devenant même plus néfaste pour l’environnement que l’agriculture conventionnelle pour ne citer qu’un exemple.
La vision développée par 2 dirigeants de la recherche publique est donc très inquiétante pour l’avenir de cette recherche dont on devine très bien vers quoi elle va tendre dans les prochaines années, mais aussi pour notre écosystème terrestre et son humanité.
Penser le changement au lieu de changer de pansement, notre contribution conclut sur les alternatives susceptibles de répondre positivement au défi posé, tout en sauvegardant notre planète pour les générations futures… avec pour visée de procurer à toute la population les moyens de SE BIEN NOURRIR !
En attaché, notre contribution de 7 pages à lire sans modération, pour se (re)donner de bonnes raisons de travailler à l’INRA !
Jointe également une version illustrée du chapeau ci-dessus pour impression et affichage