Dans la rue le 22 avril 2017 : Pour des sciences indépendantes, ni vassalisées, ni paupérisées, ni précarisées.

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Pour protester contre la politique « anti-scientifique » de Donald Trump et autres courants obscurantistes, un appel international à mobilisation le samedi 22 avril a été lancé pour défendre les sciences. Nous nous sentons concernés par cette initiative, en tant que citoyens, en tant que travailleurs de la recherche publique et en tant que syndicat qui a fait de l’indépendance de la recherche publique un de ses principaux chevaux de bataille depuis sa création !
Ce n’est pas parce que de nombreux dirigeants d’institutions publiques de recherche nationales (EPST, universités…), qui ont accompagné, voire suscité, toutes les attaques de ces dernières années contre le service public de Recherche et d’Enseignement Supérieur ont publié des communiqués de soutien à cette initiative, que cela va nous détourner de notre cap !

Cette journée du 22 avril est au contraire l’occasion pour nous de rappeler, en commun avec les syndicats SNTRS-CGT, SNCS-FSU, SNESUP-FSU, combien les politiques de précarisation, de paupérisation, de soumission de la recherche publique à des objectifs de rentabilité économique, fragilisent le service public de recherche dans notre pays et compromettent son indépendance.

Nous serons dans le rue ce samedi pour des sciences indépendantes des lobbies, pour un plan de titularisation des précaires et de création d’emplois à hauteur de 6000 emplois par an pendant 10 ans, pour l’augmentation des crédits récurrents des laboratoires et la remise à plat du CIR, pour une loi de programmation de l’ESR.

La défense de la science ne peut se faire qu’en mettant en cause les politiques qui la vassalisent, qui la paupérisent et qui la précarisent.

En pièce jointe, fichier pour impression, affichage...

Et ici, de quoi rendre bien visible dans les marches notre lutte contre la précarisation, la paupérisation, la vassalisation de la recherche publique !
A utiliser sans modération, sous forme d’autocollants, de pancartes, d’affiches...

Enfin, en format A3 joint, une compil du communiqué et affichettes !

COMMUNIQUÉ commun des syndicats SNTRS-CGT, SNCS-FSU, SNESUP-FSU, SUD Recherche EPST - SOLIDAIRES, du 13 avril 2017

Marche pour les Sciences le 22 avril 2017 :

Marchons pour des sciences indépendantes,

ni vassalisées, ni paupérisées, ni précarisées.

La communauté scientifique subit des attaques répétées de la part de groupe de pression défendant leurs intérêts qui remettent en cause fermement et insidieusement des résultats issus de recherches, n’hésitant pas à décrédibiliser, vassaliser, paupériser et précariser les équipes scientifiques. Les multinationales minières, de l’alimentation, du tabac, des biotechnologies agricoles, financent des travaux de recherche dans le seul but de relativiser les risques que font courir leurs produits ou activités sur la santé humaine et sur l’environnement. Des groupes religieux, en promouvant leur croyance à l’école ou l’université, remettent en cause les faits scientifiques. Certains groupes politiques n’hésitent pas à remettre en cause des faits établis par les travaux scientifiques d’historiens, économistes ou sociologues pour les besoins de leur propagande. La science est basée sur la pensée critique et doit rester au service du citoyen et du progrès humain. Elle doit permettre l’émancipation du plus grand nombre et non pas être soumise aux intérêts d’une minorité. Il est d’ailleurs plus que regrettable que la promotion de la science soit si peu présente dans le débat des élections présidentielles.

Les organisations signataires s’associent à l’initiative du 22 avril qui rassemblera dans 500 villes dont une vingtaine en France les citoyens qui veulent défendre les sciences en écho à l’appel des scientifiques américains qui protestent contre la politique de Donald Trump.

En France, six dirigeants d’institutions publiques de recherche nationales (CNRS, CEA, INRA, INSERM…) ont publié le 20 février un communiqué commun. Ils souhaitent eux aussi défendre la science comme bien universel, dont acte : nous sommes d’accord. Ils poussent un cri d’alarme (bien tardif !) contre les restrictions budgétaires et les gels de postes, dont acte. Mais leur politique gère depuis des années la pénurie dans nos laboratoires et sacrifie ceux qui y travaillent : l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) a les rémunérations les plus basses et la précarité la plus élevée de la fonction publique. Ils sont 70 000 à l’université et 15 000 dans les organismes de recherche à travailler sur des emplois précaires. Dans le même temps, la stagnation des crédits budgétaires se traduit par plus de 6000 emplois laissés vacants dans les EPST. Or la précarité touche les plus jeunes travailleurs de la recherche, poursuivre cette politique c’est sacrifier toute une génération de scientifiques et de personnels techniques.

Dans les laboratoires, faute de crédits récurrents et des postes, l’essentiel n’est plus la connaissance. Les scientifiques doivent utiliser une grande partie de leur temps à la recherche des fonds indispensables pour fonctionner et financer leurs travaux, en adaptant leurs recherches aux appels d’offres de plus en plus finalisés (ANR, Europe,…) et tournés vers les retombées économiques. Les Plans d’Investissements d’Avenir (PIA) attribués par le Commissariat Général à l’Investissement, dirigé par des non scientifiques (industriels et technocrates), imposent des regroupements universitaires territoriaux qui dépendent des financements des entreprises et des collectivités territoriales. La mise à l’écart des scientifiques et l’asservissement de la démarche scientifique à des finalités politico-économiques qui en découlent affaiblissent le potentiel de recherche publique de la France.

Et pourtant, l’argent public existe. Le crédit impôt recherche (CIR) par exemple représente 6 Milliards d’euros par an (plus de 2 fois la dotation du CNRS !). Cette dépense fiscale, qui augmente tous les ans, est attribuée sans aucune évaluation sur son impact sur la recherche, les enjeux sociétaux (transition écologique…) ou l’emploi en France.

Il faut redonner sa place à la science et à la communauté scientifique, à l’abri de tout conflit d’intérêt. Il faut en finir avec la précarité et le mode de pilotage par appels à projets. La recherche a besoin de liberté. Le soutien récurrent doit devenir la base essentielle du financement de la recherche. Il faut donner de l’intérêt à la Science en offrant aux étudiants et aux précaires des postes, et aux personnels des salaires décents.

Le 22 avril nous serons dans la Marche pour la Science pour revendiquer :

 Des sciences pour les citoyens et le progrès humain indépendantes des lobbies ;

 Un plan de titularisation de toutes les contractuelles et vacataires de l’ESR travaillant sur des fonctions pérennes ;

 Un plan pluriannuel de création d’emplois de fonctionnaires enseignants-chercheurs, chercheurs, ingénieurs, personnels techniques, de bibliothèque et administratifs à hauteur de 6000 emplois par an pendant 10 ans ;

 L’augmentation de crédits récurrents des laboratoires, notamment par le transfert des crédits du PIA et de l’ANR vers les budgets des organismes et des Universités ;

 Une remise à plat du CIR pour conditionner les aides publiques à des objectifs d’intérêt général (emploi, défis sociétaux) ;

 Une loi de programmation de l’ESR, avec un financement en augmentation : + 3,5 milliards d’euros/an pendant 10 ans pour atteindre l’objectif de 1% du PIB pour la recherche publique et 2% du PIB pour l’enseignement supérieur.

La défense de la science ne peut se faire qu’en mettant en cause la politique qui la vassalise, qui la paupérise et qui la précarise.

Nous appelons à faire de la marche du 22 avril un grand succès pour une recherche publique véritablement indépendante !

SNTRS-CGT, SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SUD Recherche EPST - SOLIDAIRES

Les infos pratiques sur les marches du 22 avril organisées en France dans une vingtaine de villes sont ici sur le site « marches pour les sciences »

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Pinar Selek